Le mode de fabrication du laiton au Moyen Âge
Les objets en laiton, que ce soit décoratifs ou autres fut très populaire à l’époque médiévale. Beaucoup de sites de dinanderies, comme nous l’avons illustré dans un de nos précédents articles que vous pourrez consulter ici, témoignent de l’ampleur de cet engouement pour cet alliage.
En effet, le laiton étant un métal obtenu par l’alliage du cuivre et de zinc a été produit en grande quantité durant le Moyen Âge, notamment en Europe. Sa couleur jaune, au même aspect que l’or a séduit la population médiévale.
Une production massive de laiton
De nombreux objets en laiton ont été réalisés à la fin du Moyen Âge, mais le mode de fabrication n’est pas le même que celui utilisé aujourd’hui. Des tests en laboratoire révèlent une toute autre façon d’obtenir du laiton. En reproduisant les techniques utilisées par les fondeurs, il s’est avéré que la production de laiton était onéreuse. En conséquence, la qualité des laitons était très diversifiée.
Le zinc métallique, méconnu des fondeurs médiévaux
De nos jours, il suffit de mélanger le cuivre avec le zinc pour avoir du laiton comme dans le processus du matriçage du laiton que nous avons rapporté dans cet article.
Ce qui n’était pas le cas pour les fondeurs médiévaux, car ils ne connaissaient pas le zinc à l’état métallique. Au 13ème siècle, ils utilisaient de la calamine ou du carbonate de zinc, or, il faut au moins une température de 900°C pour en obtenir alors que le zinc se volatilise à cette température.
En dépit de cela, ils ont cherché d’autres méthodes pour garder le zinc en état de métal. Des nouvelles techniques furent mises au point au milieu du 18ème siècle où le zinc gazeux était distillé et condensé ensuite. C’est pour cette raison que les fondeurs du Moyen Âge ont dû procéder à la cémentation.
Le procédé de « cémentation »
La cémentation consiste à placer du minerai de zinc broyé, du charbon de bois pilé ainsi que des morceaux de tôle de cuivre dans un creuset. Il s’agit d’une vase en céramique qui sert de contenant et de réacteur à la fois.
Ensuite, la vase est portée à 900° C. Ainsi, le carbonate de zinc du minerai se décompose rapidement afin de libérer de l’oxyde de zinc. Dès que ce dernier entre en contact avec du carbone apporté par la poudre de charbon de bois, l’oxyde se transforme en zinc métallique, sous forme gazeuse par une réaction chimique appelée réduction.
De cette façon, il s’introduit petit à petit dans le cuivre, qui demeure solide, ne serait-ce qu’au début de l’opération pour former le laiton.
Très intéressant je ne savais pas exactement